Le tabac c’est mauvais pour la santé, on ne vous apprend sûrement rien. Mais savez-vous exactement ce que fait le tabac aux artères ? Saviez-vous que les dégâts étaient présents dès le début du tabagisme et par conséquent pour certains dès l’adolescence ? On vous explique ce que fait le tabac aux artères.
Ce que fait le tabac aux artères concrètement
Le tabac est la première cause de mortalité évitable. Evitable puisque fumer est un acte volontaire, bien que ce soit aussi une addiction. En France on dénombre 73.000 décès dus au tabagisme ou au tabagisme passif par an. Le tabac est mauvais pour les poumons, c’est une évidence. Mais il est aussi extrêmement toxique pour le système cardio-vasculaire.
Le mercure, l’arsenic ou encore le monoxyde de carbone qu’on trouve dans la cigarette ne sont pas trop appréciés de nos artères…
Les 5 effets dangereux du tabac sur les artères et le sang :
-Fumer réduit la quantité d’oxygène dans le sang. Ce qui altère le fonctionnement des muscles, et provoque le fameux essoufflement du fumeur.
-La cigarette maltraite les artères et provoque des spasmes. Ces derniers peuvent être mortels.
– A cause du tabac des caillots peuvent se former et déclencher des infarctus, phlébite ou AVC.
– Fumer produit une inflammation des vaisseaux sanguins.
– La cigarette enfin diminue le taux de bon cholestérol, ce qui n’est vraiment pas bon pour le système cardio-vasculaire.
Le principal coupable c’est le monoxyde de carbone. Il se produit lors de la combustion du tabac. C’est d’ailleurs pourquoi de nombreux professionnels estiment la cigarette électronique moins nocive : il n’y a pas de combustion dans son utilisation.
Lorsqu’on fume, le monoxyde de carbone remplace l’oxygène des globules rouges. Vous savez, ceux qui s’occupent de transporter l’oxygène dans tout le corps en le fixant sur l’hémoglobine. Sauf que le monoxyde de carbone a plus d’affinités avec l’hémoglobine que l’oxygène. Moralité : la capacité de transport de l’oxygène est amoindrie.
Les artères souffrent, même à faible dose et même jeune
« Je fume peu, c’est pas grave. » « Je suis jeune, j’ai le temps. » En fait, les méfaits du tabac sur les artères sont présents dès le début. Et même à faible dose. « L’effet du tabac dans les complications cardio-vasculaires n’est pas linéaire, c’est-à-dire que le risque n’est pas vingt fois moindre pour la consommation d’une cigarette par jour par rapport à la consommation de vingt cigarettes quotidiennes, » explique à ce sujet la Fédération Française de cardiologie.
En outre, une étude récente relayée par le Figaro a démontré que même à l’adolescence, fumer engendrait une rigidité des artères. Et multipliait par extension le risque de maladie cardio-vasculaire. Plus la consommation se poursuit, plus le risque augmente. Quand on parle de tabagisme, on ne parle en fait pas de nombre, ni d’âge mais de durée. Dans l’étude, les sujets âgés de 17 ans présentaient déjà des signes de rigidité des artères.
Et si on arrête alors ?
La bonne nouvelle c’est que le sevrage tabagique permet un retour à la normale. Les dégâts provoqués par les éléments toxiques sont réversibles, et même plutôt rapidement. Aller, on se refait la chronologie des bénéfices.
Les premiers temps qui suivent l’arrêt :
-20 minutes après la dernière cigarette : tension artérielle et rythme cardiaque s’améliorent
-8 heures après : normalisation de l’oxygénation des cellules, le taux de monoxyde de carbone dans le sang est divisé par 2. Le risque de spasmes coronaires dont nous vous parlions plus haut diminue.
-Moins de 24 heures plus tard : le taux de monoxyde de carbone se normalise et devient le même que celui d’un non-fumeur.
-24 heures plus tard : le risque d’infarctus du myocarde diminue aussi. La nicotine est évacuée de l’organisme. Même les poumons se sentent mieux ! Ils commencent à évacuer mucus et résidus de fumée.
-48 heures après : les aliments retrouvent du goût, et on dort mieux.
-72 heures après : on respire plus facilement, les bronches se relâchent.
-2 semaines à 3 mois après : on tousse moins, on est moins fatigué, moins essoufflé.
Les mois qui suivent l’arrêt du tabac :
-1 à 9 mois après : les cils des bronches repoussent. On retrouve de plus en plus de souffle.
–1 an après : le risque d’AVC devient le même que celui d’une personne n’ayant jamais fumé.
-5 ans après : le risque de cancer du poumon est divisé par 2. Le risque d’infarctus du myocarde aussi.
-10 à 20 ans après : vous retrouvez la même espérance de vie qu’un non-fumeur.
On termine par les risques du fumeur de la tête aux pieds, produit par la Fédération Française de Cardiologie.