Le ministre du budget Bernard Cazeneuve a confirmé que la hausse du prix du tabac prévue en janvier 2014, conséquence de l’augmentation de la TVA, sera finalement de 20 centimes pour les paquets de cigarettes et de 50 centimes pour le tabac à rouler.
Troisième hausse en quelques mois, il ne sera donc plus possible d’acheter (légalement) un paquet à moins de 6,50 € et certaines marques comme Marlboro atteindront la barre symbolique des 7 €. L’objectif annoncé par le ministre est clair : maintenir une « hausse régulière des prix du tabac pour faire diminuer la consommation ».
Une hausse tempérée
Le gouvernement prévoyait initialement une augmentation de 30 à 40 centimes, nécessaire pour couvrir les dépenses fiscales supplémentaires engendrées par la hausse de la TVA. Il a dû revoir ses ambitions à la baisse, cédant sous la pression des buralistes qui exigent une hausse limitée pour contrer la tendance à la baisse du marché (-9 % en volume depuis le début de l’année).
Monsieur Cazeneuve s’est d’ailleurs félicité du recul des ventes, qu’il considère être le résultat des mesures de hausse progressive des prix. Pourtant, les associations anti-tabac s’insurgent contre cette politique et en dénoncent l’inefficacité.
Les Chiffres
En effet lorsqu’on regarde les chiffres de plus près, on constate qu’il faut une augmentation importante et soudaine des prix pour que la consommation subisse également une baisse significative. En effet, entre 2002 et 2004, le prix du paquet est passé de 3,60 € à 5 € (19,3% par an), entraînant une dégringolade des ventes de 15% par an.
En revanche, une période de hausse limitée n’a que peu d’impact sur le marché, qui est resté relativement stable entre 2004 et 2012.
Ce récent déclin des ventes de cigarettes n’est donc vraisemblablement pas le fruit de l’efficacité de la politique de hausse des prix du gouvernement, mais serais plutôt imputable à d’autres facteurs comme le développement du marché noir ou encore l’explosion de la cigarette électronique.