A l’occasion de la journée mondiale sans tabac qui s’est tenue le 31 mai, les journalistes de la Dépêche ont interrogé Pascale Combe-Cayla, pneumologue et tabacologue à l’hôpital de Villefranche. L’occasion pour le médecin de rappeler les maladies méconnues du tabac, les méthodes de sevrage tabagique, et les personnes les plus à risques.
Quelles sont les maladies méconnues du tabac ?
Le tabac c’est mauvais pour la santé ! Mais quels organes touche-t-il réellement ? On sait bien que les poumons sont concernés, le grand public est aussi averti plus ou moins des risques cardiovasculaires. Mais on oublie ses impacts sur d’autres organes. Interviewée par la Dépêche, Pascale Combe-Cayla, pneumologue à l’hôpital, a tenu à rappeler les autres risques du tabagisme.
« On oublie souvent que les cancers de vessie sont tous liés au tabac, les problèmes de ménopause précoce, d’infertilité. La nicotine est un vasoconstructeur, donc les organes sont moins vascularisés. Ils ont moins d’oxygène. »
Plus on commence tôt, plus il faut arrêter tôt !
Le médecin fait état de cas d’infarctus chez des fumeurs même très jeunes. Le tabac impacte les jeunes de plus en plus tôt. La femme est quant à elle le sujet le plus risqué. D’après le médecin, les femmes seraient plus fragiles que les hommes sur le plan respiratoire, et par conséquent plus sujettes au développement d’un cancer des poumons. Les femmes se sont mises à fumer plus tôt, avec l’émancipation, et développe aussi un cancer plus tôt.
« Il y a eu une nette augmentation des cancers, qui sont souvent plus précoces et plus fréquents et davantage chez les femmes. »
Le médecin estime également que se sevrer du tabagisme est possible et que c’est même » beaucoup plus facile que ce qu’on le pense ». A condition d’utiliser la bonne méthode, et de se faire accompagner avec notamment des substituts nicotiniques qui trompent les récepteurs cérébraux.